Les 13 et 14 décembre, la fédération Citoyens et Justice organisait sa Commission nationale Justice des Enfants et des Adolescents (JEA) à Pontoise. L’objectif de ces journées étaient de poursuivre les travaux sur la prévention de la délinquance juvénile et d’approfondir cette fois-ci la notion d’Engagement. Pour évoquer ces problématiques, deux jours de débats étaient organisés autour des questions d’engagement qu’il soit citoyen ou institutionnel. Une table ronde intitulée « Les Citoyens sur le devant de la scène » mettait notamment à l’honneur la journée citoyenne, en présence de Didier Lesueur, directeur général de l’Odas, association qui porte l’essaimage de la Journée citoyenne, et Michel Gonord, maire de Champagne-sur-Seine (commune organisatrice de la Journée citoyenne) et ambassadeur de la Journée citoyenne.
En effet, comme l’affirme Citoyens et Justice dans sa note de positionnement stratégique, diffusée à l’occasion de ces deux journées, la prévention de la délinquance est l’affaire de tous. Citoyens, élus, professionnels de l’action sociale, intervenants socio-judiciaires, médecins, éducation nationale…
Elle doit être portée par des politiques nationales et locales capables à la fois d’impulser les complémentarités des dispositifs et de ses acteurs et d’accompagner les citoyens dans l’apprentissage d’un vivre ensemble bienveillant et solidaire.
Il faut retrouver ensemble le goût du partage et de la solidarité qui permettait aux gens de prendre soin les uns des autres. Didier Lesueur, Directeur Général de l’ODAS, défend cette même idée constatant que l’intensité de la pauvreté et de la précarité, est rendue aujourd’hui plus difficile qu’hier en raison de l’affaiblissement des liens sociaux. A cet égard, il relève que depuis 30 ans « toutes les politiques sociales publiques ont favorisé l’autonomie en oubliant d’entretenir son pendant qui est l’interdépendance ».
« Pour grandir, on a tous besoin de se nourrir des uns des autres. (…) Une société de l’individu est une société qui s’effondre et qui va vers la barbarie »
Didier Lesueur
Aussi, favoriser les liens sociaux et solidaires participe de la prévention de la délinquance. Didier Lesueur, Directeur Général de l’ODAS préfère, quant à lui, employer le mot de « prévenance » plus positif et tourné vers l’attention à l’autre.
Cette attention à l’autre est exactement le but de la journée citoyenne, créée il y a 10 ans par le Maire de Mulhouse et portée depuis 2015 par l’ODAS.
Michel Gonord, Ambassadeur de la Journée Citoyenne en Ile de France et Maire de la ville de Champagne sur Seine en est à sa deuxième édition.
Des événements dans sa ville, il en faisait régulièrement, marché de Noël, fête de la ville, manifestations thématiques. A chaque fois, peu ou prou, cent cinquante habitants, toujours les mêmes, participent aux festivités. C’est peu au regard des 6 500 champenois que compte sa ville.
Pour lui, la journée citoyenne a quelque chose de particulier en ce qu’elle fédère des personnes qui ne se seraient jamais déplacées, jamais rencontrées.
« Ils ne viennent pas profiter d’une manifestation organisée par la mairie mais travailler à un projet les concernant »
Michel Gonord
Le succès est au rendez-vous
Cette année de nouveaux citoyens se sont engagés dans les actions proposées par la municipalité, permettant de brasser naturellement et sans cibler personne, tous les âges, toutes les origines sociales et culturelles
Pour la mairie, c’est beaucoup d’organisation et d’anticipation mais les retombées tant en termes de réalisation de travaux pour la ville que de rapprochement des citoyens sont des plus positifs. A cet égard, Michel Gonord s’est aperçu qu’un groupe s’était créé sur facebook avec la volonté pour certains participants de se retrouver dans un autre cadre.
Mais qu’en pensent les citoyens
Pierre Spiteri, citoyen engagé et membre d’une association, est porteur de projet depuis la première édition de la journée.
« Pour une journée citoyenne en septembre il faut commencer à réfléchir dès février/mars sur l’action à développer et les équipes à constituer »
Pierre Spiteri
Pour cela, les porteurs d’atelier rencontrent plusieurs fois les équipes municipales. Il faut trouver des projets pérennes. Pas question de créer un nouveau jardin, si son entretien n’est pas pensé en amont que ce soit par un collectif d’habitants ou par les équipes municipales. Le mot d’ordre n’est donc pas de « faire pour » mais de « faire ensemble », tous ensemble.
A cet égard, « Cette année, le centre d’hébergement de migrants de la ville a été associé à l’opération. Des réfugiés se sont proposés pour participer avec nous à plusieurs actions », témoigne Pierre Spiteri.
C’est aussi cela la journée citoyenne !
Source de l’article : Citoyens et justice – Bulletin de la Commission JEA